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du 25 au 31 décembre 2009 (semaine 52)
 

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2009-12-31 - France
DES CATHOLIQUES MAIS NON PAS DES PRATIQUANTS


Selon une enquête Ifop réalisée pour le quotidien "La Croix", les Français restent pour les deux tiers attachés à une identité catholique mais la messe du dimanche ne rassemble plus qu´une toute petite minorité.

Si deux tiers encore des Français se reconnaissent comme catholiques, rares désormais sont ceux qui considèrent que cette appartenance passe par une présence à la messe : en effet, 4,5 % seulement disent fréquenter une église chaque dimanche, 15 % y allant régulièrement, une fois par mois environ.

Ces résultats qui confirment ce que l´on sait des tendances actuelles de la pratique religieuse catholique en France, ont l´avantage, portant sur un cumul réalisé à partir de toutes les enquêtes récentes de l´Ifop où la question de la proximité religieuse est posée, de porter sur un vaste échantillon (131.141 personnes interrogées, tous sondages confondus), et donc de permettre une analyse plus fine des grandes évolutions.

Premier constat : la présence à l´église le dimanche n´est plus, pour les personnes interrogées, "le" critère d´appartenance religieuse. Comme on le constate, les deux courbes de l´affirmation de l´identité catholique et de la pratique dominicale se sont complètement disjointes. "Avec 4,5 %, la France est aujourd´hui le pays catholique où la pratique dominicale est la plus basse".

Deuxième constat : les catholiques pratiquants, sont plus âgés que la moyenne des Français. Une constatation qui contredit l'opinion de beaucoup de "traditionnalistes" : l´enquête Ifop montre que l´on ne peut attribuer, comme certains l´ont fait, ce décrochage à Vatican II. On pourrait même affirmer l´inverse, fait observer Denis Pelletier, son commentateur:

" Il y a eu une certaine stabilisation, voire légère remontée, après le Concile. En revanche, la courbe plonge après, à partir du milieu des années 1970, au moment où, après l´audace post-conciliaire des débuts, l´Église revenait à des positions plus classiques.." »

Aujourd´hui, la minorité des catholiques pratiquants est très sensiblement plus âgée que la moyenne de Français. Sa répartition sur le territoire reste la même : on la retrouve essentiellement dans les régions nord-ouest et nord-est de la France.

Troisième constat : un fait nouveau est à prendre en considération : la très forte pratique des départements de l´ouest parisien, ce qui peut s´expliquer par l'implantation massive d'une nouvelle population et par la composition socio-professionnelle des pratiquants.

Quatrième constat : le « noyau dur » des catholiques qui disent aller régulièrement à la messe est en effet surreprésenté au sein des classes sociales les plus hautes : on ne compte que 18 % d´ouvriers et employés parmi eux, contre 32 % parmi l´ensemble des Français.

La question de la présence de l´Église catholique de France dans les milieux populaires n´a pas trouvé de réponse et un retour à un passé "des traditions pré-conciliaires" n'est pas entrevue comme telle.

Dernier enseignement de cette enquête : la montée, certes encore discrète mais sensible, des autres religions en France. Ainsi que la progression des nouvelles formes de protestantisme (évangéliques, baptistes) commence à devenir perceptible dans les sondages. (source : CEF)


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